Contorsions cognitives et alimentation porcine
- Laurent Bègue-Shankland
Professeur de psychologie sociale à l’Université Grenoble Alpes, LIP/PC2S
1. Selon une enquête, un Européen moyen ne consommerait pas moins de 46 cochons au cours de sa vie1. Or, non seulement les conditions d’élevage de ces animaux sont notoirement inacceptables2, mais les conditions d’abattage sont régulièrement mises en cause pour leur non-conformité sanitaire et les souffrances animales qu’elles peuvent causer, aux antipodes de l’image commerciale de la « viande heureuse »3. Ainsi, dans la mesure où une possible culpabilité vis-à-vis des animaux tués est universellement partagée4, on peut s’attendre à ce que le consommateur mobilise des mécanismes d’apaisement cognitif. Cet article expose plusieurs aspects de ces logiques mises en évidence par la psychologie sociale.
2. Harmoniser ses pensées et ses actions est une préoccupation humaine qu’un chercheur de l’Université Stanford, Léon Festinger, a placée au cœur d’une importante théorie de l’équilibre cognitif5. La théorie de la dissonance cognitive a été développée pour rendre compte des processus psychologiques qui nous permettent de faire coexister des pensées inconciliables et de restaurer un sentiment de cohérence subjectivement acceptable lorsque nous éprouvons un état d’inconfort psychologique. L’expérience d’une dissonance cognitive peut provenir d’une incohérence entre des contenus de pensée comme : « Je porte atteinte à des animaux » et « Je ne souhaite pas faire de mal aux animaux ». Une manière conséquente de surmonter la dissonance peut résider dans le fait de diminuer voire de supprimer toute action attentatoire aux vies animales. Par exemple, l’alimentation carnée étant considérée comme une cause notoire de souffrances animales6, s’abstenir de manger de la viande peut constituer une manière de mettre en cohérence ses pensées et ses actions. Les enquêtes menées auprès des consommateurs européens montrent que cette décision n’est pas à l’ordre du jour pour la majorité d’entre eux7: la consommation de viande a été multipliée par deux en France depuis les années 1950 et ceux qui s’en abstiennent volontairement sont moins de 5 % dans la plupart des pays du monde. Bien que l’on constate des évolutions significatives chez les plus jeunes, on compte actuellement 2,2 % de personnes végétariennes ou végétaliennes (s’abstenant d’aliments d’origine animale) en France8, avec toutefois de nombreux abandons. Selon les enquêtes, entre 40% et 75% des végétariens ne le seraient que temporairement9. Il existe cependant d’autres modalités de résolution de cette dissonance cognitive alimentaire que l’on désigne par le « paradoxe de la viande»10.
1. La stratégie de l’évitement
3. Une manière bien éprouvée d’apaiser l’inconfort cognitif est le simple évitement de la réalité inconfortable11. Pour esquiver de manière psychologiquement économe le sentiment désagréable d’une dissonance entre le précepte de non-violence et l’alimentation carnée, ne suffit-il pas simplement de fuir les situations susceptibles de l’engendrer ? Avec l’élévation historique de la sensibilité humaine et le rejet croissant de la cruauté envers les animaux12, l’effacement de leur corps s’est imposé dans les pratiques alimentaires, comme l’analysait le sociologue Norbert Elias :
« La manière de présenter la viande a beaucoup évolué entre le Moyen Âge et l’époque moderne. La ligne de ce changement est très instructive : dans les couches supérieures de la société médiévale, on portait sur la table des animaux entiers ou d’énormes quartiers de viande. C’était la façon habituelle de servir les poissons, les oiseaux – parfois avec leurs plumes –, les lièvres, moutons et veaux. Le gros gibier, les porcs et les bœufs étaient en entier rôtis à la broche […]. L’orientation de cette évolution ne saurait faire le moindre doute : alors que la norme du départ considérait la vue d’une bête tuée et son dépeçage sur la table comme agréable ou du moins nullement déplaisante, l’évolution s’oriente vers une autre norme qui postule qu’on oublie autant que possible qu’un plat de viande a quelque rapport avec un animal13. »
4. L’éloignement et l’invisibilité des lieux et des violences de l’abattage, la disparition des corps entiers sur les étals, les tables festives ou les livres de cuisine, la suppression dans l’assiette de parties anatomiques qui renvoient à un véritable animal (ayant des yeux, des oreilles, un groin), les évocations du destin champêtre des animaux d’élevage, tout ceci permet d’éluder l’ambivalence des consommations carnées.
5. Cependant, lorsqu’il n’est plus possible d’escamoter la réalité crue de la chair animale, les propriétés déformantes et les vertus plastiques du langage entrent en scène. La désignation de la substance animale emprunte un lexique qui le dissocie de son espèce pour l’introduire dans une catégorie alimentaire. Ainsi, le cochon sera transsubstancié en porc avant d’être mué en jambon, et la vache convertie en segmentations anatomiques (le filet, le rumsteak) et donc ainsi parfaitement éclipsée par les formes géométriques imposées à sa chair. Cette dissociation, dont l’industrie de la viande sait le caractère impératif, permet de déjouer tout risque d’empathie et d’adoucir l’acte alimentaire. Une étude menée par deux chercheurs de la London School of Economics montrait à l’inverse qu’après une manipulation expérimentale conduisant à ce que les consommateurs perçoivent un cochon sous des apparences plus humaines, les participants anticipaient qu’ils éprouveraient de la culpabilité s’ils venaient à en manger, et diminuaient alors leur intention de le faire14.
6. Dans une étude qui illustre très littéralement le phénomène de « désanimalisation », on présentait à des participants les photos de cochons cuisinés et disposés sur un plateau. À certains d’entre eux, on montrait ces animaux privés de leur tête et à d’autres des animaux entiers, puis l’on mesurait l’empathie éprouvée pour eux et le dégoût que l’idée de leur consommation suscitait. Les résultats ont indiqué que les cochons intacts évoquaient davantage d’empathie que les cochons décapités, et la perspective de leur consommation suscitait une répugnance accrue15.
Image 1 : Les cochons destinés à la consommation et présentés avec leur tête suscitent plus de dégoût et d’empathie que ceux qui ne sont pas intacts, selon une étude de Kunst et Hohle (2016).
7. Plus d’une trentaine d’études ont approfondi ce phénomène de « désanimalisation ». Les femmes, mais aussi les consommateurs les plus jeunes et issus de pays industrialisés sont plus affectés que les autres lorsqu’on leur présente un plat avec un animal entier par rapport à un plat qui ne fait plus penser à un animal16.
2. L'atténuation de responsabilité
8. Si, malgré l’évitement du caractère brut de la viande et l’euphémisation de sa présentation, le mangeur omnivore reste perturbé par l’origine vivante des aliments qu’il consomme, plusieurs ajustements cognitifs restent à sa disposition. À cet égard, les justifications culturelles de l’alimentation carnée établies par Jared Piazza et ses collègues s’avèrent persuasives, quoique de manière inégale17. Car s’il est probablement ardu de justifier, selon les canons de l’éthique du moins, la consommation d’animaux par simple invocation des pratiques majoritaires ou par la référence au plaisir gustatif des saveurs de la viande cuite (la fameuse réaction de Maillard)18, l’individu peut toujours invoquer d’impérieuses nécessités biologiques ou l’existence de profonds déterminismes évolutifs (« on en a toujours mangé ») pour se convaincre que l’alimentation carnée est une exigence dictée par notre nature humaine. Comme nous avons pu l’observer par ailleurs, l’invocation de de registre est plus fréquente chez des personnes ayant des modalités de pensée reflexives moins exigeantes19.
9. Si l’on croit que le fait de s’abstenir de manger de la viande compromet la santé ou défie une constante anthropologique profonde, pourquoi s’obstiner à faire l’ange en renonçant aux bêtes ? Continuer à penser (certes à tort)20 que la viande est une nécessité vitale, cela signifie que l’on n’a pas le choix de s’en abstenir. Or, le sentiment de ne pas avoir le choix affaiblit généralement l’expérience de la dissonance21.
3. La minimisation de la consommation
10. Les études de nutrition en population générale font état d’une surprenante incohérence des réponses en matière de régime alimentaire déclaré lors d’enquêtes de consommation. De nombreux consommateurs de viande ou de poisson persistent à se décrire comme végétariens22 est-ce en vertu d’une probable méconnaissance ou d’un usage fort peu rigoureux du vocabulaire alimentaire ?
11. Cependant, il existe également des mécanismes actifs qui conduisent les individus à minimiser leurs habitudes carnées. Dans une étude, des participantes qui avaient pour consigne de remplir anonymement un questionnaire alimentaire déclaraient un niveau de consommation de viande inférieur si on les amenait à croire qu’elles allaient ensuite visionner un documentaire consacré à la maltraitance animale dans le secteur industriel de l’élevage23. On assiste par ailleurs à une minimisation des auto-estimations de la consommation de viande chez des omnivores qui font état de leurs habitudes alimentaires immédiatement après avoir pris connaissance des habitudes d’une personne végétarienne, dont la simple évocation aurait pour effet d’amplifier leur dissonance cognitive24.
4. Le déni de capacités des animaux et leur exclusion morale
12. Minorer les capacités sensorielles, l’intelligence ou la valeur des animaux consommés sont des mécanismes universels25 qui participent d’un désir de réduire l’inconfort cognitif. Cette idée est illustrée par les observations d’une ethnologue de la vie rurale, Yvonne Verdier :
13. « En engraissant, le cochon prend nom et rang de Monsieur. On l’appelle ainsi parce qu’il est « bien soigné, qu’il est beau, tout blanc, tout rosé, et qu’il fait du bien, surtout après sa mort ». Mais on s’attache à lui et on a mal au cœur le jour où il faut le tuer. Ainsi, un beau matin, on décide que l’animal est devenu méchant, comme pour alléger le crime (ainsi, la fermière, lorsqu’elle a à choisir quelle bête de basse-cour elle tuera, choisit celle qui est “trop vieille”, celle qui “n’est plus bonne à rien”, celle qui “ embête les autres”)26».
14. L’ethnologue Catherine Rémy a vérifié cette « subjectivation négative » auprès d’ouvriers d’abattoir lorsqu’ils évoquent la dangerosité d’une bête qui ne « coopère pas » à son abattage. Ces phénomènes de réduction de dissonance ont aussi été analysés de manière plus systématique. Ainsi, dans une situation de laboratoire, une étude indiquait que le simple fait pour quelqu’un d’anticiper la consommation d’un morceau de viande suffisait à amoindrir la considération attribuées aux animaux de boucherie. De plus, l’attribution d’une vocation alimentaire aux animaux rendait plus accessibles les représentations qui justifiaient qu’on les mange. Des participants évaluaient ainsi les capacités mentales de 32 animaux différents, et il est apparu que l’estimation de leur comestibilité était inversement corrélée aux capacités qui leur étaient imputées : les vaches ou les cochons étaient ainsi jugés nettement moins intelligents que les chats, les lions et les antilopes. Ce résultat s’ajoute à une étude démontrant que face à une image de vache supposée aller à l’abattoir, des participants sont plus enclins à minorer ses capacités mentales et sa capacité à souffrir que si la même vache n’est pas destinée à être tuée27
15. Le simple fait de classer un animal dans une catégorie alimentaire suffit à influencer l’idée qu’on se fait de ses facultés mentales. Dans une étude, on présentait ainsi à des participants un document sur un mammifère, le kangourou arboricole de Bennett. On les informait que ce mammifère ne vivait qu’en Nouvelle-Guinée, que sa population était importante et stable, et qu’il avait un cycle de reproduction rapide. Puis on introduisait diverses informations. Par exemple, il était précisé que la viande de l’animal était consommée par les habitants du pays, ou au contraire, on ne disait rien de sa consommation. Les participants indiquaient ensuite dans quelle mesure ils estimaient que ce type de kangourou souffrait s’il était blessé, et s’il méritait de ne pas être maltraité. Il est apparu que le simple fait de ranger cet animal dans la catégorie de la viande consommable suffisait à minorer les capacités sensorielles qui lui étaient prêtées28. À l’inverse, il suffit que le consommateur pense aux capacités mentales d’un animal pour que la perspective de l’avaler suscite en lui le dégoût29. Cependant, la mise en exergue des capacités cognitives du cochon ne s’accompagne pas automatiquement d’une élévation de la considération qui lui est accordée30.
Conclusion
La raison alimentaire du plus fort s’emploie donc activement à justifier ses préférences. Elle sait se mettre au service des usages institués de mille manières. Dans certains cas, ses mobiles sont transparents et se déduisent directement d’intérêts économiques ou de normes corporatives31. Mais le plus souvent, les mécanismes de justification sont plus subtils, non verbalisés et sincères. Nous voulons nous convaincre nous-mêmes que nous sommes des personnes moralement décentes et cohérentes. Cependant, les justifications bien huilées qui organisent le monde selon des modalités qui s’accommodent à nos pratiques doivent surmonter une possible résistance et non des moindres. Celle-ci procède de dispositions affectives et morales qui opèrent constamment dans nos relations avec les membres de notre espèce, et qu’il nous faut discipliner lorsqu’il s’agit de considérer l’empathie à laquelle peuvent prétendre d’autres animaux. Nous sommes en effet porteurs de plusieurs codes moraux enracinés dans notre histoire et dont certains prohibent la maltraitance des êtres vivants que nous côtoyons32.
[Ce texte constitue une reprise mise à jour du chapitre 5 du livre : L. Bègue-Shankland, Face aux animaux. Nos émotions, nos préjugés, nos ambivalences. Paris : Editions Odile Jacob. Nous remercions l’éditeur pour l’autorisation de reproduction accordée à titre gracieux.]
- 1 Enquête CREDOC, citée par Curtay, J.P. & et Magnin, V. (2018). Moins de viande. Vers une transition au profit de notre santé, du monde vivant et de l’environnement. Paris, Solar, p. 23.
- 2 Par exemple, selon les chiffres officiels fournis par les filières françaises concernées ou les sites gouvernementaux, l’élevage intensif impliquant un confinement des animaux et l’absence d’accès à l’extérieur concerne 83 % des poulets de chair, 97 % des dindes, 99 % des lapins, et 95 % des cochons.
- 3 Pilgrim, K. (2013). ‘Happy cows’, ‘happy beefs’ : a critique of the rationale for ethical meat. Environmental Humanities, 3, 111-127.
- 4 Digard, J.P. (1999). Les Français et leurs animaux. Paris, Fayard, p. 148.
- 5 Festinger, L. (1957). A theory of cognitive dissonance. Stanford University Press
- 6 Norwood, B. & Lusk J. (2011). Compassion by the Pound: The Economics of Farm Animal Welfare. Oxford University Press, New York; Gancille, J.M. (2020). Carnage. Paris, Rue de l’Echiquier.
- 7 Hartmann, C., & Siegrist, M. (2017). Consumer perception and behaviour regarding sustainable protein consumption: A systematic review. Trends in Food Science Technology, 61, 11-25.
- 8 France Agrimer (2020). Végétariens et flexitariens en France en 2020. Enquête IFOP pour France Agrimer.
- 9 Ruby M. B. (2012). Vegetarianism. A blossoming field of study. Appetite, 58(1), 141–150 ; Cooney, N. (2014). Veganomics. New York, Lantern Books.
- 10 Loughnan, S., Haslam, N., & Bastian, B. (2010). The role of meat consumption in the denial of moral status and mind to meat animals.Appetite,55(1), 156–159. Voir aussi Rothgerber, H., Rosenfeld, D. L. (2021). Meat-related cognitive dissonance : The social psychology of eating animals. Social and Personality Psychology Compass, 15, e12592. Une perspective interculturelle est introduite par Tian, Q., Hilton, D., Becker, M. (2016). Confronting the meat paradox in different cultural contexts : Reactions among Chinese and French participants. Appetite, 96, 187–194.
- 11 Loughnan, S., Haslam, N., & Bastian, B. (2010). The role of meat consumption in the denial of moral status and mind to meat animals.Appetite,55(1), 156–159. Voir aussi Rothgerber, H., Rosenfeld, D. L. (2021). Meat-related cognitive dissonance : The social psychology of eating animals. Social and Personality Psychology Compass, 15, e12592. Une perspective interculturelle est introduite par Tian, Q., Hilton, D., Becker, M. (2016). Confronting the meat paradox in different cultural contexts : Reactions among Chinese and French participants. Appetite, 96, 187–194.
- 12 Pinker, S. (2017). La part d'ange en nous. Paris, Les Arènes, chapitre 7.
- 13 Elias, N. (1973). La civilisation des mœurs. Calmann-Levy, p. 169-171
- 14 Wang, F., & Basso, F. (2019). "Animals are friends, not food": Anthropomorphism leads to less favorable attitudes toward meat consumption by inducing feelings of anticipatory guilt. Appetite, 138, 153–173
- 15 Kunst, J. R. & Hohle, S. M. (2016). Meat eaters by dissociation: How we present, prepare and talk about meat increases positivity to eating meat by reducing empathy and disgust. Appetite, 105, 758-774
- 16 Benningstad, N. C., & Kunst, J. R. (2020). Dissociating meat from its animal origins: a systematic literature review. Appetite, 147:104554
- 17 Piazza, J., Ruby, M. B., Loughnan, S., Luong, M., Kulik, J., Watkins, H. M., & Seigerman, M. (2015). Rationalizing meat consumption. The 4Ns.Appetite,91, 114–128.
- 18 Mottram, D. S. (1998). Flavor formation in meat and meat a review. Food Chemistry, 62(4), 415-424.
- 19 Rappelons que selon les autorités sanitaires, cela n’est pas le cas. : Melina, V., Craig, W., & Levin, S. (2016). Position of the Academy of Nutrition and Dietetics: Vegetarian Diets.Journal of the Academy of Nutrition and Dietetics,116(12), 1970-1980 ; Mariotti, F. (2017). Vegetarian and plant-based diets in health and disease prevention. New York, Academic Press.
- 20 Cooper, J. (2007).Cognitive dissonance: Fifty years of a classic theory.London, Sage.
- 21 Bègue, L., & Vezirian, K. (2023). Analytic cognitive style is inversely related to meat consumption.Personality and Individual Differences, 212,1–8
- 22 Rothgerber, H. (2014). A comparison of attitudes toward meat and animals among strict and semi-vegetarians.Appetite,72, 98–105.
- 23 Rothgerber, H. (2019).“But I don’t eat that much meat”: Situational underreporting of meat consumption by women. Society and Animals, 27,150–173.
- 24 Rothgerber H. (2014). A comparison of attitudes toward meat and animals among strict and semi-vegetarians.Appetite,72, 98–105.
- 25 Sur l’universalité de l’abaissement des animaux avant l’abattage, on pourra se reporter à Dalla Bernardina, S. (1991). Une personne pas tout à fait comme les autres. L’animal et son statut. L’Homme, 31, 4, 33-50.
- 26 Verdier, Y. (1977). Le langage des cochons. Ethnologie Française, 7, 2, 143-154.
- 27 Loughnan, S., Haslam, N., & Bastian, B. (2010). The role of meat consumption in the denial of moral status and mind to meat animals.Appetite,55(1), 156–159.
- 28 Loughnan, S., Haslam, N., & Bastian, B. (2010). The role of meat consumption in the denial of moral status and mind to meat animals.Appetite,55(1), 156–159.
- 29 Ruby, M. B., & Heine, S. J. (2012). Too close to home. Factors predicting meat avoidance. Appetite, 59(1), 47–52.
- 30 Piazza, J., & Loughnan, S. (2016). When Meat Gets Personal, Animals’ Minds Matter Less: Motivated Use of Intelligence Information in Judgments of Moral Standing.Social Psychological and Personality Science,7(8), 867-874 ; Tian, Q., Liu, X., Zhou, J., & Sun, T. (2020). Do Animals’ Minds Matter Less, When Meat Gets Personal? Replications of Piazza and Loughnan (2016) in China. Social Psychological and Personality Science, 12(3), 417-425.
- 31 Hannan, J. (2020). Meatsplaining. The animal agriculture industry and the rhetoric of denial. Sydney : Sydney University Press.
- 32 Graham, J., Nosek, B. A., Haidt, J., Iyer, R., Koleva, S., & Ditto, P. H. (2011). Mapping the moral domain.Journal of Personality and Social Psychology,101(2), 366–385. Il s’agit des principes de non-nuisance, d’équité, de loyauté, d’autorité et de pureté. Voir Haidt, J. (2012). The righteous mind : Why good people are divided by politics and religion. New York, Pantheon ; Haidt J. (2007). The new synthesis in moral psychology. Science, 316(5827), 998-1002.